Marilyn, une fille de ferme

Nous avions déjà évoqué cette thématique de la jolie fermière lors d’un précédent post consacré à une séance photos de la jeune Norma Jeane par le supposé Potter Hueth, cette fois-ci c’est au tour d’André De Dienes de l’évoquer.
A la différence de l’autre séance, la fermière est ici plus rustique et animale. Elle n’a pas de jolies jupettes ou short pourtant la sexy cow girl est bien là !
Nous sommes en novembre ou décembre 1945, André De Dienes ne se lasse pas de son nouveau modèle. Sa fraîcheur, son naturel le fascine.

Pour ces nouveaux clichés, il fait porter à Norma Jeane son premier jean, c’est lui même qui le déclare dans son livre  » Marilyn, mon amour », et nous pouvons aisément le croire. En 1945, fort peu de femmes portent le jean, ce vêtement du manuel par excellence et encore plus de l’homme des chants est loin de faire écho dans la garde robe féminine.
Le jean est lié dans l’historie des Etats Unis à tous ces gens pauvres venus refaire leur vie avec cette perspective de devenir riche notamment lors de la ruée vers l’or. Ce vêtement est devenu leur emblème et par la suite celui du cow boy. Aujourd’hui encore nous associons souvent le jean à l’Amérique, pourtant cette toile de coton est né sur le vieux continent et plus particulièrement en France ! Etonnant, non ?
André De Dienes à l’idée saugrenue de rendre sexy une femme dans ce vêtement grossier et rude, et plus particulièrement cette jeune femme de 19 ans dont il ne doute pas du potentiel photographique, de son envoutement.

de dienes livres

De Dienes est un redoutable metteur en scène.
Si Norma Jeane porte bel et bien un jean, le haut de sa tenue d’en demeure pas moins des plus sexy avec cette chemise rouge nouée en dessous de sa poitrine. Ses cheveux sont ramenés en arrière par l’un de ses foulards pour bien dégager son visage.
La ceinture ? Un simple bandana avec lequel elle peut jouer aisément et attiser toutes les envies mais avouons que le plus excitant est la vue de ce ventre si délicieusement offert. Mais remarquez bien que le nombril n’est pas apparent. A l’époque, montrer un nombril était une provocation énorme donc si De Dienes voulait vendre ses photos, il fallait une certaine pudeur.
Pourtant, personnellement, ce que je trouve le plus tentateur, le plus provocateur, c’est cette culotte parfaitement distincte. Je suis assez surprise de voir ce sous vêtement sur une photo des années 40 parce que ce n’est que bien plus tard que l’esthétisme de cet élément de nos tenues sera travaillé…

1945 de dienes ferme

Si André et Norma Jeane s’amuse dans les différents décors que proposent cette ferme (à noter que le jeune mannequin s’y promène pieds nus !), nous les retrouvons aussi dans un décor de feuilles mortes proposant un aspect plus mélancolique, même fleur bleu. Ce dernier sentiment fera son chemin avec une autre tenue dans ce même décor, celui d’un pull rose, d’un noeud dans les cheveux et d’un pantalon à petits carreaux. Indéniablement fait lors de la même séance.

1945 de dienes feuillesmortes

Par supposition, nous pouvons aisément rapprocher cette séance à la chemise rouge à celle des citrouilles et du fumier. Cette fois-ci, Norma Jean porte un pull au motif cerf et une veste en jean.

1945 de dienes jean 1945 dedienes citrouille

Si vous pensiez que De Dienes avait pensé cette séance campagnarde pour Norma Jeane, vous vous trompez !!!
En 1944, il fit de même avec Shirley Temple qui sera plus sage dans sa tenue mais qui sur certains clichés semble être une réplique des photos de Norma Jeane par leur mise en scène.
Cette même année, il prit Ingrid Bergman dans un esprit plus belle paysane dans les foins… ce qu’il ne fit pas avec Norma Jeane.
Au final, une impression de déjà vu ! Mais franchement, la plus douée dans cette situation, c’est belle et bien la jeune femme de 19 ans, notre chère Norma Jeane.

1944 de dienes ferme

De Dienes vendit quelques clichés de cette séance à des magazines qui la proposèrent en couverture. Notez bien que toutes les couvertures sont étrangères ! Aucun magazine américain de les a utilisées même après la mort de l’actrice. (Les deux dernières couvertures sont récentes).

presse 1945 de dienes

Malgré une connotation désuette , ces clichés sont d’une redoutable efficacité même 70 ans plus tard.

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