Avec la pandémie, aller au cinéma s’est réduit comme peau de chagrin. Pourtant, le Covid-19 est loin, très loin d’être le seul fautif dans ma désertion des salles obscures.
Pendant très longtemps, j’étais une mordue de cinéma. J’y allais au moins une fois par semaine. Mais avec le temps, l’offre s’est réduite. Le coup de semonce ? Le 11 septembre 2021. Avec lui, une censure implicite (la plus dangereuse) s’est installée. Plus le droit de montrer ci puis ça et encore ça… Ajoutons l’arrivée des films de super héros récupérés à mon plus grand désespoir par la firme du All Audiences : Disney.
A partir de là : fini films originaux, réfléchis, qui vous bousculent visuellement et scénaristiquement, fini films pas du tout All audiences. Une pauvreté narrative a pris le dessus.
Entre temps, j’ai aussi augmenté mon exigence. A force de voir de très nombreux films, difficile de me surprendre. Donc fatalement, j’ai fini par bouder le cinéma.
Heureusement pour moi, le cinéma regorge de pépites ! Me voilà, replongeant dans les classiques et autres merveilles que j’ai laissé de côté par manque de temps et d’envie.
Et voilà que cette année, pour l’une des premières fois, plein de vieilleries arrivent à moi ! Je retourne donc au cinéma avec un immense plaisir parce que les films que je vais voir ont été fait POUR être vu sur grand écran.
J’ai donc en une semaine été voir : « Mon Oncle » de Jacques Tati (1958), « La belle de Saïgon » ou « Red dust » en version originale (1932) avec dans le rôle titre Jean Harlow, ou encore « Akira » (1988) de Katsuhiro Otomo.
« Mon Oncle » de Tati est une pépite dont je ne me lasse jamais. Du génie à l’état pur. Après l’avoir vu plusieurs fois, j’ai découvert certains détails qui m’avaient totalement échappé sur l’écran de ma télé. Un véritable moment de poésie.
« Red dust » est un très vieux film. Le scénario m’importe peu (et heureusement !), ce qui m’a emballé c’est de voir Jean Harlow sur grand écran. Cette actrice est époustouflante. Elle rayonne, illumine l’écran. Elle est le personnage qu’elle incarne. Encore aujourd’hui, son naturel fait mouche malgré un scénario puant de colonialisme raciste et sexiste.
« Akira » d’Otomo est un film majeur de l’animation japonaise. Il est le film qui conquit le Monde. Après lui, l’animation japonaise s’exportera de plus en plus. Je suis sûre que tous, vous avez déjà entendu ce nom. Mais qu’a donc ce film post apocalyptique de si particulier ?
Le scénario reste un gros fumage de moquette. Chacun y verra ce qu’il a envie. Cela reste cependant une réflexion intéressante sur le progrès, la science, l’armée, notre faculté à oublier…
En fait l’époustouflant vient de l’animation en elle-même. Sa fluidité, la complexité des plans, la richesse visuelle, tout concorde à être hypnotisant. Trente trois ans après sa sortie, j’en reste bouche bée.
J’allais oublié un truc : Otomo nous propose un film adulte. Avec lui l’animation prend un tournant. Elle devient un support qui permet d’exprimer autre chose que des histoires pour enfants.
Trois films très différents mais qui montrent la richesse que fut le récit cinématographique pendant très longtemps.
Je comprends cette amertume teintée de désillusion. Et pourtant, combien de films fabuleux à découvrir, d’histoires à raconter, à re-raconter, chacune à la manière d’un cinéaste différent. Tout a été dit au ciné, comme en littérature d’ailleurs. Tout a été peint aussi. Et pourtant on n’a pas fini de s’extasier sur de nouvelles formes d’expression, d’autres sensibilités.
Les films que tu as choisi sont excellents c’est vrai. Mais je ne peux que t’inviter à voir « Onoda, 10 000 nuits dans la jungle », « La loi de Téhéran », « BAC Nord », et même ce nouveau « Dune » qui nous emporte si loin si proche de la Terre, sur une planète désertique et pourtant si riche en ressources de toutes sortes…
Bref, le cinéma n’est pas mort, loin s’en faut.
Oh je ne dis pas que le cinéma est mort, loin de là. Mais pour moi cela devient très compliqué de trouver des films qui me fassent vibrer. Reste tout un patrimoine à explorer 🙂 !
La dernière fois que je suis allée au ciné, c’était en septembre dernier pour aller voir le nouveau Digimon (qui m’a énormément bouleversée) et depuis, rien. En fait, j’y allait plus vraiment par flemme mais aussi par manque d’envie. Je paie encore l’UGC illimité enfin là j’ai demandé de suspendre mes paiement parce que je n’avais pas encore mon pass sanitaire mais je pense que je vais y retourner pour certains films.
J’aime bien les films de super héros mais aujourd’hui à part Spiderman… y a plus grand chose qui m’intéresse (et j’ai même pas vu tout les Avangers) . En fait, y en a trop. Déjà dans les années 2000 c’était déjà le cas mais pas comme maintenant. J’ai une envie d’aller voir des vieux films aussi. Une fois, UGC on projeté Charade et quelle joie de voir Audrey Hepburn sur grand écran !
Je suis allée voir Akira (l’avant-dernier film que j’ai vu au ciné d’ailleurs), sur grand écran c’est génial ! D’ailleurs, j’ai mieux compris le film. Je l’avais déjà vu car j’ai le DVD mais je n’étais pas seule et quand on est à plusieurs, je suis moins concentré sur un film (c’est pour ça que je préfère aller au ciné seule).
Je ne pense pas que le ciné soit mort puisqu’il y a encore quelques films qui sortent qui valent le coup. D’ailleurs, en novembre il est prévu que les Evangelion soient projetés 🙂
Non, il n’est pas mort mais pour moi ce qui sort aujourd’hui ne me fait plus vibrer. Oh, je ne savais pas pour les Evangelion !
Je comprends, je ressens la même chose ><
Pareil !
Cela fait une bonne dizaine d’années que je ressens la même chose que toi !
J’en ai d’ailleurs parlé dans un article publié sur mon Skyblog : https://sable.skyrock.com/3045372531-Le-Cinema-un-Concentre-d-Emotions.html
Bonne journée !
Je n’ai regardé aucun des films dont tu parles ; il va falloir que j’y remédie !
Surtout le Mon Oncle !