Chaque jour demande du courage pour affronter le monde. Faire face à ce bruit incessant de la société est de plus en plus dur. Usant au point de vouloir que tout cela cesse. Fermer les yeux, se boucher les oreilles, se recroqueviller en espérant ne plus rien entendre.
Cette douleur lancinante qui vrille le coeur. Tout n’est qu’agression. Prise dans un tourbillon d’émotions incontrôlables. Envahissantes au point d’être étouffantes, suffocantes.
Moi, tout ce que je veux c’est me sentir enfin apaisée.
Chacun se débat comme il peut avec ses propres démons. Les miens semblent s’être à nouveau réveiller. Ils me font vivre un véritable cauchemar. Nouveau chemin à travers les ténèbres. Tout ce qui m’entoure est source d’angoisse.
La dépression est une saleté qui est en vous comme un symbiote malveillant qui ne vous quittera jamais plus : « jusqu’à ce que la mort nous sépare ».
Maladie glaçante, tranchante, elle s’attaque à vous par petits bouts. Parfois vous arrivez à (presque) l’oublier. Et puis sans crier gare, elle vous plaque au sol en vous disant « tu croyais pouvoir vivre sans moi ? ».
Elle fige le temps, l’espace. Une nouvelle dimension prend forme où seule la peur règne en maître. Les paniques se succèdent. Vous perdez pied.
Si je vous en parle aujourd’hui c’est pour essayer de poser des mots sur le mal qui me ronge depuis trop longtemps maintenant. J’ai l’impression de mourir un peu plus chaque jour dans une torture infinie.
C’est aussi et surtout pour parler de cette maladie que beaucoup de personnes ne comprennent pas.
Elle est, la plupart du temps, invisible. Pourtant les symptômes peuvent aussi se voir. Actuellement c’est mon cas. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai découvert que j’en vivais une nouvelle crise. La tension est telle dans mon corps qu’il doit absolument l’évacuer. Je suis secouée de tremblements plus ou moins forts. Parfois j’ai la sensation d’avoir la maladie de Parkinson !
Cela me fatigue énormément, ce qui accroît la diffusion de la dépression. C’est un cercle vicieux qu’il est difficile de combattre surtout quand ce n’est pas le premier auquel vous devez faire face.
Cette situation me déstabilise beaucoup. Je ne pensais pas devoir à nouveau combattre une crise de ce genre. Je pensais être à un stade où j’avais cerné la maladie qui me ronge. J’en étais à pouvoir optimiser ma vie. Mais apparemment, je me suis trompée.
Pour résumer, la première crise profonde que j’ai vécu m’a amené à vouloir mettre fin à mes jours. Il s’en est fallu d’un coup de téléphone pour que je passe de l’autre côté…
Et là aujourd’hui, je me retrouve dans ce même espace temps de désespoir. J’ai l’impression que quelque chose me ronge de l’intérieur, annihilant chaque jour un peu plus l’espoir et l’optimisme que j’avais réussi à gagner, économiser.
Comme si quelqu’un s’évertue à souffler sur la toute petite flamme qu’est mon existence et s’amuse de me voir m’effondrer.
Certains me diront de façon méprisante : « tout ça, c’est dans ta tête ! ». Aujourd’hui je leur répondrai : « tout comme peut l’être une tumeur »…
La dépression n’est pas le fruit de l’imagination. Elle est la résultante d’un ensemble d’éléments qui forment la vie de chacun : des traumatismes, des manques, des pressions… Le corps va s’adapter pour encaisser cela mais il ne peut pas tout absorber, tout effacer, tout réparer.
Moi, il m’a signalé que quelque chose de grave arrivait. Mais je ne l’ai pas écouté. Et la maladie s’est insinuée en moi progressivement, efficacement masquée par des lumbagos, des tendinites, des faiblesses diverses. Elle a fait son nid malgré les signaux d’alerte émis par mon corps, dix ans avant la déclaration effective de la maladie.
Je sais que cela ne va pas forcément vous intéresser mais je me suis dit que je devais être exhibitionniste pour essayer d’enrayer l’avancée inexorable de cette saleté.
Je vais me forcer à vous parler de ma relation à ma dépression, de son évolution. Je vois cela comme une sorte d’exorcisme.
C’est un énorme challenge pour moi parce que cela implique de parler alors que je n’en aurai pas forcément envie. C’est forcer la barrière de la crise d’angoisse et/ou de panique. C’est une façon de regarder la dépression dans les yeux. Et c’est dur, très dur.
Là, au moment où j’écris ces lignes, je suis secouée de spasmes musculaires dû à une énorme tension émotionnelle. J’ai envie de vomir. Je pleurs aussi beaucoup. L’énergie demandée est conséquente pour moi, à cet instant.
Cependant, j’ai toujours pensé que les mots avaient un pouvoir magique. Je prends conscience que lus par d’autres ils en acquièrent de nouveaux. Seront-ils m’apaiser ?
Paradise Hunter
Les mots parfois guérissent les maux. Sache que tu n’écris pas dans le vide, tes mots sont lus, et les maux combattus.
Mais tu m’inquiètes : mal de dos, tendinite, exactement ce qui me fait souffrir depuis plus d’un an. 🙄
Merci beaucoup pour ces mots réconfortants.
Les douleurs émises par le corps sont bien plus que des maux physiques. Il faut prendre en compte le psychique. Cela ne veut pas forcément dire une dépression mais un signal d’alarme. Faut regarder beaucoup plus loin que les douleurs en elle-même. Notre corps nous dit beaucoup de choses mais souvent nous ne l’écoutons pas. Donc fais attention à toi. Ce n’est pas forcément évident à voir mais tes douleurs peuvent traduire un malaise plus large.
Merci pour ces bons conseils.
Prends soin de toi.
Je suis désolée d’apprendre ce mal qui te ronge. Je ne peux que te souhaiter bon courage… Amicalement.
Merci pour tous ces jolis messages que tu postes régulièrement. Cela me touche vraiment.
Je suis vraiment désolé pour toi, c’est quelque chose de très impactant et qu’il ne faut pas minimiser, en effet. Même si beaucoup de gens n’arrivent pas à cerner cette maladie et pensent que c’est simplement de la « faiblesse » ou un manque d’effort.
Courage à toi ! Je continuerai de lire tes articles, en espérant que cela te fasse du bien de t’exprimer à ce sujet. Cela me touche énormément, par rapport à une situation personnelle, mais aussi parce que la souffrance me touche, tout simplement.
J’espère que tu vas trouver les ressources pour avancer et aller mieux en tout cas.
Merci pour ces mots de réconfort. Cela me va droit au coeur.
C’est dur de parler de dépression mais sur ce point je me suis souvent booster pour en parler ouvertement. Là je franchis une nouvelle étape parce que je sens que cela va m’être très précieux. J’espère que cela me permettra de passer plus légèrement ces phases profondes de désespoir…
Merci d’être là et d’écrire régulièrement ici. Même si ce n’est que quelques mots, ils réconfortent 🙂 .
Tu as beaucoup de courage de parler de ce sujet là.
Je te témoigne tout mon soutien et j’espère que tu réussiras à te sortir de cette maladie !
Je ne sais pas si c’est du courage. Toujours est-il que je pense que cela peut m’aider d’en parler ouvertement tout en étant caché derrière mon ordi. Cela procure une espèce de sûreté. Merci beaucoup pour ton soutien.