Pour notre mois de mai 2015, j’ai choisi un superbe portrait réalisé par Herb Ritts réalisé fin 1984 pour la promotion du film « Recherche Susan Désespérément » de Susan Seidelman avec en vedette Rosanna Arquette et Madonna.
Le film sort fin mars 1985 sur le sol américain. Il faudra attendre le mois de septembre pour pouvoir le voir sur les écrans français. D’un budget de 4.5 millions de dollars, le film en rapportera près de 10 fois plus. Entre le tournage durant la deuxième moitié de 1984 et la sortie du film au printemps de l’année suivante, Madonna était devenue une superstar. Le succès de son album « Like a virgin » sorti en novembre 1984 a fait d’elle une star mondiale. A n’en pas douter le film a plus que bénéficié du succès musicale de Madonna alors qu’elle n’a même pas le rôle principal !
A gauche des articles de presse d’époque ainsi que les couvertures du Playboy de septembre 1985 utilisant un des clichés promotionnels du film ainsi que le Penthouse français du même mois qui met en avant l’affiche du film ! Quant au magazine Canal Plus c’est lors de l’arrivée du film en 1987 sur cette antenne…
Si Susan jouée par Madonna est le centre de toute l’intrigue, le vrai rôle principal appartient à Rosanna Arquette qui interprète Roberta, petite bourgeoise new yorkaise, étriquée dans sa vie de couple linéaire et moribonde. A travers les annonces d’un journal elle suit les péripéties de Susan que son petit ami recherche désespérément. Mais la lecture ne suffit plus à Roberta, elle veut découvrir cette Susan qu’un homme recherche si passionnément. Là voilà alors dans les rues très animées des quartiers paumés et tellement dynamiques du New York du début des années 80. Elle va y découvrir l’amour et la Vie tout simplement.
Sans prétention, « Recherche Susan désespérément » est une comédie romantique des plus adorable. L’époque est merveilleusement croquée, tous les acteurs et actrices sont d’un naturel, d’une joie de vivre communicatives. Nous ne sommes plus dans un film, nous sommes dans un morceau de vie. « Susan » est d’une fraîcheur apaisante, revigorante.
C’est aussi un hymne à la femme, nous pourrions même dire un film féministe, n’ayons pas peur des mots. Susan encourage l’émancipation de Roberta en lui montrant que sa vie lui appartient, que personne ne doit lui dicter ce qu’elle doit faire et encore moins un homme ! D’ailleurs les personnages masculins sont vraiment secondaires, vous en souvenez-vous ? Cette indépendance de la femme se retrouvera sur l’affiche du film puisqu’ aucun homme n’y apparaît laissant place au sublime couple de femmes que forme Susan et Roberta.
Sur le tournage et l’équipe du film photographiée par Richard Corman.
Le succès de Madonna dans ce film est sans conteste dû à ce naturel qui se dégage de l’ensemble. Le trouble est encore plus accru en ce qui la concerne parce que Susan, c’est elle. Il est très difficile de voir la limite entre la personne et le personnage, sans doute n’y en a-t-il pas ?! Rien que niveau look, celui de Susan est la copie conforme de celui de Madonna : punkette excentrique new yorkaise pur jus. Qui a pu oublier la veste à la pyramide et les boucles d’oreille « pharaon » ainsi que les bottines à strass ? C’est devenu l’un des costumes mythiques liés à Madonna à tout jamais.
Susan est sexy, met en avant sa lingerie, sa féminité, n’est-ce pas Madonna ? En fait nous pourrions passer au crible Susan et Madonna, je crois qu’elles se confondent à tous les niveaux.
Il est d’ailleurs à noter que c’est Maripol qui a supervisé le look pour Susan. Pour ceux qui ne connaissent pas Maripol, c’est une française expatriée dans la Grosse Pomme à la fin des années 70. C’est une artiste, une styliste… Elle fréquente les mêmes personnes et endroits que fréquentera Madonna à son arrivée à New York. C’est Maripol qui propose le look que Madonna arbore sur sa première pochette d’album. En fait elle va utiliser le look déjà existant de Madonna et elle va le sublimer en ajoutant les bracelets multiples, les crucifix, les dentelles… Et avec Susan, Maripol et Madonna vont toucher au sublime pour marquer toute une génération de jeunes filles et toute une partie de la culture populaire américaine.
Le succès du film est aussi musical puisque Madonna y interprète « Into the Groove« . Nous pouvons l’entendre lorsqu’elle se retrouve dans une boîte de nuit (qui n’est autre que la Danceteria).
Le single sort l’été 1985, bien évidemment il cartonne aussitôt. C’est par exemple la plus grosse vente réalisée par Madonna au Royaume Uni, à ce jour ! En France il arrivera jusqu’à la deuxième place. Le succès est tellement impressionnant qu’en Europe un deuxième pressage de l’album « Like a virgin » y inclura ce titre !!
A noter qu’aux USA, « Into the groove » n’aura jamais l’honneur d’un pressage single. Il sera la face B du maxi 45 tours du titre « Angel ». Il faut aussi savoir que sur la BO du film ce titre n’apparaît pas !!! (tout ça pour une question de gros sous entre maisons de disque…).
Avec le temps, c’est l’une des chansons les plus emblématiques de la carrière de Madonna, certainement parce que la magie de « Into the Groove » ne se dément pas avec le temps. D’ailleurs c’est une chanson qui apparaît sur la majorité des tournées de Madonna. Seules le « Confessions Tour » (2006) et le « MDNA tour » (2012) ne l’ont pas dans leur setlist…
J’avoue que mes versions préférées sont celles que j’ai vu c’est à dire lors du « Reinvention tour » (2004) et du « Sticky and sweet tour » (2008 et 2009) même si j’ai une petite préférence pour la version cornemuse de 2004.
En 2003, elle reprendra même ce titre mixé avec « Hollywood » pour une pub de GAP avec Missy Elliot. Cela deviendra un titre à part entière : « Into the Hollywood groove« . Pour l’anecdote, elle l’interprètera lors des MTV Music awards de cette année là en embrassant à pleine bouche Britney Spears et Christina Aguilera… (la mémoire vous revient, n’est-ce pas ?).
La pochette du single qui est aussi l’affiche du film, est une photo promo réalisée par Herb Ritts. Elle provient de la séance de notre photo de mai 2015. C’est la toute première grande collaboration entre Ritts et Madonna. Ils ne se quitteront plus jusqu’à la mort de Ritts en 2002. A noter que c’est l’une des rares pochettes où Madonna partage la vedette…
A noter que Ritts a réalisé une séance où l’on peut voir Madonna porté le micro haut en dentelle noire. Mais ces photos ne sont jamais parues pour la promo du film… D’ailleurs étaient-elles faites pour cette occasion ? Une d’entre elles est apparues en page centrale du tour book du « Virgin Tour ».
Pour le numéro de mai 1985 de « Rolling Stone », Ritts retrouvera Madonna et Arquette.
Vous pouvez retrouver le film sous format DVD ce qui vous permettra de le voir en VOSTF mais avant cette invention, nous avions la K7 vidéo. En 2001, vous pouviez trouver en kiosque accompagné d’un livret généraliste sur Madonna, certainement l’une des dernières éditions k7 française de ce film.
Dans la liste des produits dérivés, vous noterez les les cartes postales. Mais il faut bien avouer que le plus original que j’ai trouvé, c’est deux figurines. Oui, vous lisez bien ! Elles ont été édité au nombre de trois modèles en 2003 par la société Vital Toys. Pour ma part je n’en possède que deux, ce fut un cadeau surprise de la part de mon mari. Leur existence m’était totalement inconnue avant ce joli cadeau.
Pour finir, une petite anecdote. Le haut orangé que Madonna porte dans certaines scènes, arborant les lettres MC (pour Madonna Ciccone) a été volé durant le tournage… Déjà des fans acharnés ?
Et vous aimez-vous ce film ?
Retrouvez la première du film sur le site avec le post : « Naissance d’une star« .
[…] Le photographe qui réalise ce célèbre cliché n’est autre que Herb Ritts. Il connaît Madonna depuis l’année précédente. C’est notamment lui qui a réalisé les photos apparaissant dans le tour book du Virgin Tour ainsi que les photos promotionnelles pour le film « Recherche Susan désespérément ». […]