Quand on tire, on ne raconte pas sa vie

S’il ne devait rester qu’une phrase de la grande carrière d’Eli Wallach, je retiendrai celle-ci.
Elle paraît absurde et dérisoire mais lorsque c’est Tuco dans son bain, flingue plein de mousse à la main, qui la dit tout change. Pour moi Eli Wallach restera à jamais lié à son rôle dans « Le bon, la brute et le truand« . Quand vous regardez le film, vous vous apercevez que le vrai héros c’est lui. Tuco donne le tempo de l’ensemble, il est le centre de l’histoire. C’est d’ailleurs le seul qui a une véritable histoire intime ; ne voyons-nous pas son frère chez qui il se réfugie ? On y apprend sa vie, comment il est devenu le Truand. Il devient très vite le lien conducteur de l’ensemble. C’est un personnage très attachant qui doit beaucoup à l’énorme talent de Wallach.

le-bon-la-brute-et-le-truand tuco

Cet acteur arrive à donner de la surface à ses rôles, ils deviennent très vite de chair et de sang. On se prend rapidement d’affection pour les personnages qu’il incarne.

La dernière fois que je l’ai vu dans un film fut pour « The Holiday » (2006), comédie romantique au casting de rêve : Kate Winslet, Cameron Diaz, Jude Law. L’histoire est sans prétention mais la qualité du jeu des différents acteurs rend l’ensemble terriblement efficace et surtout très attachant. Le plus surprenant à la vue de ce film est d’avoir découvert la présence d’Eli Wallach. La tendresse que j’ai éprouvé pour son personnage est restée gravée en moi à jamais. Il y est bluffant de sincérité.

the holiday 2006

Mais bien sûr, en tant que fan de Marilyn, Wallach restera pour toujours le dernier du film « The Misfits » tourné en 1960 dans le désert du Névada puis en Californie. John Huston à la réalisation, Arthur Miller au scénario, Marilyn, Monty Clift, Clark Gable et Wallach en acteurs ! Que du beau monde pour un des derniers films hollywoodiens en noir et blanc.
D’ailleurs pour beaucoup ce film représente le crépuscule des Dieux. Gable meurt quelques jours après la fin du tournage ; pour Marilyn se sera le dernier film achevé avant le fatal mois d’août 1962 ; Montgomery Clift tournera que dans trois autres films avant son décès en 1966 ; Arthur Miller meurt de vieillesse en 2005…. et maintenant c’est au tour d’Eli Wallach ce mardi 24 juin 2014 à l’âge vénérable de 98 ans.

wallach the misfits 00

Né en 1915, il devient acteur de théâtre dès son plus jeune âge, il entre à l’Actor’s Studio en 1948 où il côtoie entre autre Marlon Brando, c’est à cette époque qu’il rencontre sa future femme avec qui il vit jusqu’à ce funeste 24 juin dernier !
Sa carrière cinématographique commence tardivement, en 1956, avec le film « Baby Doll« . C’est Elia Kazan qu’il connaît depuis de nombreuses années qui lui propose le rôle de Silva Vacarro. A savoir que Marilyn souhaitait ardemment jouer le rôle titre interprété par Carroll Baker. Son rôle de Guido dans « The Misfits » accroît sa notoriété. Mais c’est réellement en 1966 avec son rôle de Tuco dans « le bon, la brute et le truand » qu’il se fait aimer d’un large public.
Les décennies suivantes il alternera grand et petit rôle au cinéma et au théâtre.
Je pense qu’il ne serait pas superflu de se refaire sa filmographie vu la qualité de ses prestations. C’est un acteur à (re)découvrir.

babydoll wallach the misfits

En 2010, Eli Wallach reçoit un Oscar d’honneur pour sa longue et prestigieuse carrière des mains de Clint Eastwood.

Au revoir Monsieur l’Artiste ! Merci de nous avoir enchanté pendant tant de décennies, merci à vous de nous avoir procuré un bonheur immense à la vue de vos prestations ! Merci !

 

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